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& The Wilderness Downtown.
24 octobre 2011

One day babe we'll be old thinking of all the stories that we could have told.

 

Asaf Avidan & The Mojos # la Cigale,

20 Octobre 2011.

              "Just like Gainsbourg".

     C'était la deuxième fois qu'il se pointait devant moi, tout là-haut sur l'estrade, et c'était la deuxième fois qu'il pétait l'estrade en deux pour pouvoir être à notre hauteur. Mêmes personnes, même heure, même lieu - une petite sale rouge aux allures de théâtre déserté. Il est arrivé sur scène après une première partie désastreuse, comme s'il avait fait ça toute sa vie et qu'au fond il n'y avait rien de plus naturel que de jouer dedans une salle entière. "(...) I told her I was too shy to be on stage but now guys I'm too shy not to be on stage." Pantalon noir, chemise blanche, bretelles, corps tellement long qu'il aurait pu s'étirer jusqu'au ciel indéfiniment. Alors il a sorti sa guitare et son regard pétillant et il a commencé à nous raconter des histoires. C'était chaleureux, c'était émouvant, c'était tout simple. Pas de décor, juste une petite table de bar bordeau sur laquelle trônaient un harmonica et un verre de vin - et une lumière chaude. "Shit I think I'm already drunk". Bizarrement il attrapait plus le verre que l'harmonica parce qu'il fallait bien deux minutes avant qu'il ne parvienne à mettre en place la bestiole - Faut croire que c'est plus facile de se prendre pour Matt Berninger que pour Bob Dylan.

The Reckoning Song

Maybe you Are (Live)

    Mais nous on s'en foutait, on aurait bien attendu une heure debout qu'il le cale, son harmonica, juste pour pouvoir avoir le sourire encore un peu. On se regardait et on n'en croyait pas nos yeux, comment était-ce possible qu'il rende les choses aussi belles juste avec une voix cassée et une guitare ? Tous les chanteurs savent faire ça, oui mais avec lui tout prend une autre dimension, c'est un peu comme se poser près de la cheminée en hiver avec un chocolat chaud dans les mains - on est gosse, on oublie tout, et on est protégé par la lumière du feu. Plus rien de compte, on ne vit rien d'extraordinaire mais au fond c'est mieux que toutes les aventures du monde. Et puis le voyage c'est lui, c'est Asaf Avidan, qui est immense, qui est lumineux et qui vient d'Israël, là où tout a commencé.


Asaf-Avidan-The-Mojos

    Puis est arrivée la violoncelliste. "Oh please could you put the lights on her so that she feels awkward ?!" J'avais beau savoir qu'elle finirait par venir, j'y peux rien je suis amoureuse de cet instrument, chaque fois que j'en entends j'ai le coeur qui fait des bulles et qui s'évapore. Ca doit être une histoire de chimie, un de ces trucs instantanés avec des calculs que je ne comprends pas - je ne me l'explique pas autrement. A chaque fois ça me colle des litres de larmes dans les yeux. Et ensemble il nous ont racontés d'autres histoires, ils nous ont parlé d'Israel, du personnage de David dans la Bible, de chanteurs français qu'ils ne connaissaient pas, de la musique un peu, de l'art beaucoup, de la vie toujours. Et je suis désolée, mais quand il dédie ce concert à sa mère qui a 61 ans aujourd'hui et qui est dans la salle ; qu'il nous dit que bon, cette chanson il l'a écrite il y a deux semaines et que c'est légèrement suicidaire qu'il la fasse maintenant mais qu'il s'en fout, qu'il va la faire quand même parce que les chansons c'est fait pour être vécu ... Et que forcément il se plante ; qu'il remercie le Diable de lui permettre de faire de la musique "and all theses devilish things with girls" ; et qu'il nous dit que c'est la dernière chanson, oui bon ça va vous allez pas commencer vous savez que tous les chanteurs ils sont ça puis après il vous écoutent de derrière la scène les applaudir puis qu'ils reviennent - c'est le protocole merde ... Bah moi je suis heureuse. Parce qu'il est drôle, parce que sa musique est magnifique, parce qu'il crée un moment de partage et qu'il est juste là, avec nous, le temps d'une soirée.

Left Behind

My Favourite Clown

    Alors moi j'y allais juste comme ça, sans aucune attente, les mains dans les poches, mais quand j'ai entendu les première notes de The Reckoning song et de Maybe You Are j'ai cru que j'allais pleurer pour de vrai - c'est un peu comme s'il avait écouté au fin fond de mon coeur quand l'espace d'un instant il avait demandé sans trop y croire "oh s'il te plait, joue-les, je serai tellement heureuse". Et je crois qu' au fond, ce qu'il y a de plus beau dans tout cela c'est que l'on sait que ça ne dure pas, que c'est juste un moment, comme ça, une des premières soirées d'hiver et que des soirées comme ça il y en aura sûrement d'autres. Mais que oui, celle là était lumineuse, et que quand plus tard on y repensera alors on se souviendra de l'atmosphère chaleureuse qu'il avait crée, et on se dira que oui, c'est un bon souvenir. 

Out in the Cold

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Commentaires
S
Je découvre ton blog grâce à une Alerte Google Asaf Avidan et que dire... sinon PAREIL !!!<br /> Tu as mis les mots sur les émotions que j'ai ressenties lors de son concert acoustique à Marseille... Difficile de s'en remettre...<br /> Et effectivement, le violoncelle est magique... D'ailleurs, et c'est tan mieux pour nos oreilles, on en retrouve de plus en plus dans les chansons de "variété" actuelle. (c'est pas que j'écoute de la variété mais parfois en voiture ma fille veut la radio...)<br /> Bravo pour cet article !
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