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12 décembre 2012

Louise Attaque - S a n s F i l e t J'ai sans

 

 Louise Attaque - S a n s   F i l e t  

 

Capture d’écran 2011-06-12 à 16

 

J'ai sans doute voulu dire
qu'on pouvait se diviser,
s'effacer en moitié
chercher partout gratter
les fonds les à-côtés
laisser l'entier s'effriter
regarde-les on pourrait les imiter
j'ai sans doute voulu dire
qu'on pouvait réessayer
partir sur des bases tronquées
voilerait le peu qu'il nous reste
mais tu vois du genre on fait style
regarde-les on pourrait les imiter

 

                                Et puis voilà il suffit qu’on quitte  P a r i s  pour qu’on se mette à rêver d’elle, tout devient tellement beau d’un coup, les nuits passées à regarder les toits, les clopes sur les trottoirs des bars, ou carrément assis par terre rue Eugène Carrière, le quartier de la BNF en plein hiver, les Martinis et les verres de vin à la pelle, les clubs de jazz, la chasse à la bière la moins chère, la descente de la rue Ménilmontant en vélo sous la pluie, le Canal de l’Ourq les fesses dans un transat et les pieds dans le vide, les soirées sur les quais de Seine à deux ou à quinze, les puces le dimanche matin et St Martin l’après midi, le Jardin des Plantes et la Grande Galerie de l’Evolution qu’on n’a jamais eu le temps de faire, et même Clignancourt le midi où on parlait même plus à la fin tellement on en avait marre d’être là, et tous les samedi soirs où on foutait rien putain alors que dehors c’était la fête, tout ça ça devient mieux que tout, on finit par se dire qu’au final y’a que là qu’on peut être bien même si on a passé deux ans à la maudire cette ville, ...

 

j'ai sans doute voulu dire
qu'on pouvait s'illimiter
malade comme l'hiver
c'est dur de devoir passer
en net de volonté métissée en avril
regarde-les on pourrait les imiter
j'ai sans doute voulu dire
qu'il est dur de s'embrasser de profil
enlacés c'est tout simple
de face la tête en biais
regarde-les on pourrait les imiter

 

... et puis quand on y revient, enfin, c’est l’atterrissage, tout redevient normal, c’est toujours le bordel dans le métro à n’importe quelle heure de la journée, la ligne 12 en long large et travers, St Georges Lamark Abbesses Concorde St Georges Notre Dame des Champs Rue du Bac St Georges Rennes, la marrée noire de gens, le temps qui file trois fois plus vite que la normale, la vie en mode accéléré où on peut même plus respirer, et puis tous les trucs que la mémoire ne veut pas enregistrer, tous les trucs qu’on oublie trop vite parce que personne ne les voit, les gens qui font la manche absolument partout, partout, et l’impression maladive d’être au centre du cyclone de la connerie humaine, parfois c’est à gerber de les voir courir comme ça, à se bousculer, à s’insulter, sans même se regarder les uns les autres, rien, même pas un sourire, chacun pour sa gueule, oui on sait vous travaillez comme des dingues mais putain ça vous exempte pas d'humanité, et on se dit vite vite vite cassons-nous de là avant de finir comme eux. Mais ça repart, on s’en va, on rentre à la maison, on respire un bon coup mais ça n’en finit jamais, au bout d’une semaine soudain tout nous manque et on recommence à rêver, on veut y retourner, allez.                     Paris franchement, t’es dégueulasse

 

J'ai sans doute voulu dire
qu'on pouvait se diviser
s'effacer en moitié chercher partout
gratter les fonds les à-côtés
laisser l'entier s'effriter
regarde-les on pourrait les imiter
et on partira sur un simple reflet
qu'on épousera jusqu'à tout oublier
on repartira chaque jour sans filet
on s'écoulera
jusqu'à se perdre en pieds.

 

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